La nuit commençait à tomber, la jeune femme devait vraiment rentrer. Oh mais elle était sur la route, oui et cela depuis une bonne heure au moins à attendre que la route se libère. Des bouchons, des bouchons et encore des bouchons. Aphrodite tapote sur son volant en rythme avec la musique en chantonnant. Enfin une journée qui s’achève, une de plus, mais l’une d’une longue liste qui semble bien longue encore. La rousse venait de terminer son service au Beacon Grill, il devait être presque neuf heure du soir, elle était affamé. Le regard rivé sur la voiture de devant, observant le moindre mouvement de cette dernière, le moindre centimètre, le moindre millimètre… En vain. Cela fait à présent un an que l’humaine vit ce calvaire sans nom… Un an de tapage sur les nerfs. Aphrodite ferme les yeux un instant en passant sa main sur son front. Elle est trempée. La jeune femme s’adosse complétement sur son siège, ça recommence. Sa respiration commence à s’accélérer petit à petit, devenant insupportable. La jeune femme lâche le volant avant de s’endormir contre celui-ci…

La jeune femme se réveille subitement, comme-ci elle venait de se noyer, coïncidence ? Non. Elle ouvre les yeux et remonte à la surface. Une piscine ? Elle reprend sa respiration bruyamment avant de rejoindre le bord et de se hisser de l’eau. Sa robe lui colle à la peau, en plus elle n’avait pas choisi la saison, l’eau était gelée… Elle commence à trembler de froid. Mais… Elle est où la voiture ?! Aphrodite s’effondre sur le sol, restant sur ses genoux. Mais qu’est-ce qu’il lui arrive ? Ce n’est pas la première fois que cela se produit et plus les jours passent pire sont les conséquences. Elle entend des voix, elle ressent des sentiments étranges qu’elle n’avait jamais ressentis auparavant, sans raison, sans que cela ne la concerne. Il lui arrive tellement de chose ces derniers jours, des choses qu’elle ne comprend pas… La seule raison qui lui vient à l’esprit : La folie.

Trempé jusqu’aux os, les vêtements collés à la peau, Aphrodite marche dans les rues, perdu, désorienté elle cherche une pancarte. Une pancarte qui pourrait lui indiqué où elle est. Elle tapote sur ses poches, rien. Evidemment son portable est resté sur le siège passager et puis de toute façon il aurait été foutu dans l’eau. Aphrodite marche pendant une vingtaine de minute, elle ne s’avait même pas si elle s’était éloigné de son point de départ ou non. Plus perdu qu’elle s’était impossible. Rue après rue elle ne trouvait personne, ce n’est pas possible ? Les rues ne sont pas désertent à ce point quand même ?

Aphrodite accélère le pas, plus elle marche plus il fait nuit, plus il fait froid et plus l’ambiance devient inquiétante. La grande rousse guette ses arrières, ces derniers temps cela craint d’être seul en pleine rue surtout la nuit. Oh que oui, surtout la nuit. Aphrodite heurte quelque chose, ou plutôt quelqu’un. La jeune femme se retrouve les fesses au sol, elle regarde la raison de sa chute. Un homme ? « Excusez-moi. Je ne vous avais pas vu. » Aphrodite se relève, remarquant la tâche d’eau qu’elle venait de faire sur le torse de cet inconnu.

Aphrodite se releva rapidement car entre l'eau froide et le goudron gelé par les températures en pleine nuit ce n'était pas vraiment ce qu'il y avait de super. La jeune femme lève le regard vers l'homme dans lequel elle avait foncé telle une femme qui cherchait à s'évader d'un tueur dans un film d'horreur. Au moins il n'était pas une hallucination, enfin quelque chose de normal, enfin si croiser un homme dans une rue déserte à cette heure peut être considéré comme une chose de normale. Il y avait de quoi vous faire froid dans le dos.

« Et je suis aussi désolé pour votre haut. Je suis tombé dans une piscine et... » La jeune femme lève les yeux au ciel. Elle ne pouvait pas faire ridicule ! En même temps dire qu'elle avait été surprise par la pluie serait un mensonge impossible à croire, le ciel est entièrement dégagé. « Vous n'auriez pas aperçu une voiture ? Rouge ? Assez petite ? » Cela étonnerait la jeune femme car vu l'heure qu'il est elle a dû faire un sacré chemin à pied. Aphrodite passe sa main dans ses cheveux encore tout humide, elle devait lui sembler bizarre, ou même complètement folle mais ces derniers temps tout était bizarre dans sa vie, il se passait des choses qu'elle ne comprenait pas, pourtant elle a un pressentiment : Ce n'est que le début. 

Aphrodite avait vraiment l’impression de devenir folle et plus les jours passèrent moins elle se sentait ‘’normale’’, c’était comme-ci elle était possédé, que à certain moment elle n’était plus elle-même avant de reprendre conscience dans des endroits inconnues. La jeune rousse est consciente du phénomène de la lune mais cela peut vraiment être les circonstances de cet évènement ? En y réfléchissant tout vient de là, c’est depuis que le cercle lunaire s’est rapproché que Aphrodite a commencé à avoir un comportement plus ou moins étrange, serait-ce possible ? Ou est-ce uniquement une coïncidence ? Tant de question mais pourtant si peu de réponse…

« Oh merci, c’est gentil, je ne veux pas vous déranger… » Dit-elle en le remerciant d’un sourire, après tout elle vient quand même de lui tomber dessus par hasard sans qu’il n’est rien demandé, il pourrait être occupé, attendu même. Connor ? C’était donc cela son prénom ? « Enchantée, je m’appelle… Aphrodite. » La jeune femme n’aimait guère son prénom, il était issu de la mythologie Grecque. Aphrodite est la déesse de la beauté, de l'amour, du mariage et des plaisirs mais aussi de la fécondité dans la religion grecque. Elle est l'équivalent de Vénus dans la religion romaine. Alors autant vous dire qu’elle en a beaucoup souffert dans son enfance voilà pourquoi les gens la surnommait ‘’Parker’’. « Oh ça va alors, ce n’est que de l’eau mais on ne peut pas dire qu’il fait chaud… » La jeune femme lui sourit à son tour, une rencontre des plus improbable !

Aphrodite trouvait que le visage de cet homme ne lui était pas étranger, enfin, elle ne le voyait sans doute pas tous les jours mais de temps en temps oui. A moins que ce ne soit que son imagination, qui en ce moment, aimait lui jouer des tours. La vie peut parfois s’avérer compliqué, surtout quand la folie vous guette, vous murmurant à l’oreille que vous êtes folle, que les voix que vous attendez ne sont pas de simple illusion mais bien la réalité, mais comment y croire ?

« Oh… Merci, je n’aime pas vraiment mon prénom. » Et c’est bien vrai, mais on ne choisit pas son prénom ! De toute façon elle ne peut pas vraiment revenir en arrière. Pourtant le faîte que cet homme lui dit qu’il le trouve joli lui faisait plaisir mais n’est-ce pas que pour paraitre aimable ? Sans doute pas, il aurait très bien pu ne rien dire après tout.

Elle ne connaissait rien de cet homme, sauf son prénom mais elle le trouvait sympathique. La jeune femme cherche où elle aurait pu le voir, en ville ? Au Grill ? A l’université ? Oui c’est sans doute cela ! Elle sera donc destinée à le revoir ? Elle l’espère en tout cas ! Aphrodite avait eu une relation avec l’une des professeurs de l’université, oh enfaite oui, Aphrodite est bisexuel, mais elle s’est terminée depuis un petit moment déjà, ce n’était rien de très sérieux. « Excuse-moi mais… Nous nous sommes déjà vu non ? Enfin… Ton visage m’est familier. » Dit la jeune rousse en plaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Il ne va pas être malade ? Tant mieux dans ce cas mais la demoiselle ne peut pas en dire autant et elle était trempée jusqu’au os…

« Vraiment ? Tu accepterais de m’aider ? Il est tard je comprendrais si… » La jeune femme ne finit pas sa phrase, elle ne voulait pas le forcer mais elle avait envie d’en savoir plus sur lui.